Entre 2005 et 2007, le législateur a prévu la création de trois prix nationaux dénommés « Prix de la République de la Ville », « Prix national de la ville verte » et « Prix national pour la protection de l’environnement ». Décerné pendant trois années successives, le prix de la protection de l’environnement a vite sombré dans l’oubli. Les deux autres n’ont jamais vu le jour.
La loi n°06-06 du 20 février 2006, portant loi d’orientation de la ville a instauré le « Prix de la République de la Ville« . Dans l’article 24 de cette loi, il est écrit que « chaque année une journée est consacrée et appelée « Journée nationale de la ville« » et qu’un « prix annuel intitulé « Prix de la République » est décerné à la plus belle ville d’Algérie« . Près d’une année plus tard, le décret exécutif n°07-06, du 8 janvier 2007, est venu préciser les « modalités d’attribution du prix de la République de la Ville« . Dans l’article 2 dudit décret, il est stipulé que « le prix de la République de la Ville est attribué, annuellement, par le Président de la République, lors des festivités de la journée nationale de la Ville fixée le 20 février de chaque année« . L’article 3 précise que cette distinction « ne peut être attribuée qu’aux villes ayant fait acte de candidature« . C’est au ministère chargé de la Ville qu’est attribuée la mission de fixer les « modalités de candidature, les thèmes, les conditions et les critères techniques du prix de la République de la Ville, sa nature et sa consistance« . Selon ce décret, le jury du prix de la République de la Ville est composé des représentants de dix ministères (Ville, Intérieur, Finances, MIPI, Transports, TP, Culture, Emploi et Solidarité, Habitat et Urbanisme, et Tourisme), et de « dix experts choisis chaque année sur la base des thèmes et critères arrêtés conformément aux dispositions de l’article 3 ci-dessus« . La journée nationale de la ville a été célébrée une première fois le 20 février 2007, lors d’une cérémonie officielle (sans suite) organisée à la « Cité des Sciences » d’Alger qui n’a jamais ouvert ses portes au public son inauguration lors du premier mandat de Bouteflika.
Profusion de textes législatifs sans suite
Le « Prix national de la ville verte« , prévu dans la loi n°07-06 du 13 mai 2007 relative à la gestion, à la protection et au développement des espaces verts, a été également oublié. Dans son article 32, ladite loi stipule qu’il est institué « un prix national de la ville verte. Les modalités d’application de cet article sont fixées par voie réglementaire« . Deux ans plus tard, et conformément à cette loi, un décret exécutif n°09-101, du 10 mars 2009, portant organisation et modalités d’attribution du prix national de la ville verte, a été adopté pour engager le processus. Comme pour le décret relatif au « Prix de la République de la Ville« , le décret exécutif relatif au prix national de la ville verte annonce que cette distinction est attribuée « annuellement« , par le « Président de la République« , lors « des festivités de la journée nationale de l’arbre fixée le 25 octobre de chaque année« . L’article 3 précise que ce prix « ne peut être attribué qu’aux villes ayant fait acte de candidature« . Le même décret énonce la composition du « jury du prix national de la ville verte » dans la figure, en plus des représentants de différents ministères, des représentants d’organismes relevant du secteur de l’environnement, comme l’ONEDD, et d’associations nationales de protection de l’environnement. Un arrêté du ministère de l’Environnement, daté du 9 mars 2010, dresse une liste nominative des seize membres du jury du prix national de la ville verte. Trois ans plus tard, le prix n’a jamais été attribué. Faute de candidatures peut-être.
Manque de visibilité
Lancé plus tôt que les deux précédents, le « prix national pour la protection de l’environnement » a été attribué à trois reprises. Ce prix a été institué en 2005 par le décret exécutif n°05-444 du 14 novembre 2005 fixant les modalités d’attribution du prix national pour la protection de l’environnement, conformément à l’article 78 de la loi n°03-10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de l’environnement dans le cadre du développement durable. L’article 2 du décret exécutif n°05-444 précise que « le prix national pour la protection de l’environnement est attribué à toute personne physique ou morale ayant contribué, par ses travaux ou par des actions, à la protection de l’environnement« . Cette distinction, accompagnée d’un montant d’un million de dinars, devait être décernée « chaque année à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’environnement » qui coïncide avec le 5 juin. Depuis son institution, le prix a été remis en 2006 au Pr. Mohamed Belbachir de l’Université d’Essenia (Oran), pour ses travaux novateurs en matière de chimie verte et non polluante, en 2007 à Gabouze Noureddine directeur de recherche de l’Unité de développement de la technologie du silicium (UDTS), pour sa recherche sur « les énergies renouvelables et les changements climatiques« , et en 2008 à l’entreprise Nouvelle conserverie algérienne (NCA-Rouiba), en récompense aux efforts appréciables déployés en matière de dépollution et de promotion de productions plus propres. Depuis, le prix de la protection de l’environnement a sombré dans l’oubli.